Le sucre est-il néfaste pour la santé des enfants : 2 points de vue
par Sylvie Villalard-Lavauzelle
Des chercheurs de l’Université de Californie (San Francisco) ont publié dans l’édition du 1er février 2012 de la revue Nature un article sur les méfaits du sucre sur les enfants : la consommation excessive de sucre serait non seulement à l’origine de troubles métaboliques, mais créerait également une forte dépendance et altérerait la régulation de l’appétit.
La Société Française de Pédiatrie a fait le point :
Diabète chez l’enfant : excès de sucre en cause ?
L’excès de sucre n’est pas la cause des diabètes de type 2 en augmentation chez les jeunes. Le responsable est l’augmentation de l’obésité massive qui touche tout particulièrement certaines ethnies qui y sont prédisposées.
Le sucre aussi toxique et addictif que le tabac ou l’alcool ?
L’addiction se traduit par l’existence :
- d’une dépendance physique caractérisée par des manifestations de tolérance entraînant des besoins de plus en plus conséquents pour obtenir le même effet
- des symptômes de sevrage lorsque l’individu est privé de la substance en question.
Elle conduit donc à un comportement cherchant à se procurer de manière incontrôlable la substance dont on est dépendant.
Les sucres ne suscitent aucun de ces signes physiques ou comportementaux.
Risque d’obésité ?... ou de carences.
L’appétit est parfaitement régulé chez l’enfant. Le poids d’un enfant est programmé et son hypothalamus a pour fonction de réguler son appétit et son activité physique pour assurer l’évolution pondérale selon cette programmation, en grande partie génétiquement déterminée. Chez l’enfant obèse, la programmation du poids se fait à un niveau plus élevé, ce qui explique son appétit accru.
Chez l’enfant, en cas de repas plus riche, le système de régulation de poids va moduler l’appétit pour compenser l’excédent énergétique sur les repas suivants. La courbe de poids restera donc régulière.
Des repas trop riches en sucres, et donc en calories, risquent, du fait de la régulation de l’appétit, d’entraîner une diminution de la consommation des autres aliments, et notamment de ceux apportant calcium, fer, vitamines et autres oligoéléments.
La consommation excessive de produits sucrés peut donc être responsable de carences nutritionnelles, et non de surcharge pondérale.